Se fut un immense plaisir de partager ce vendredi après-midi quelque heures avec les personnes qui sont venus échanger sur le thèmes des « low-tech », et présenter leurs objets et leur visions du monde. Pourrait on traduire ce terme par « technologies douces » ? Je le crois. En tout cas, Il s’agissait pour nous, en fait, de prendre un petit peu de temps pour nous poser des questions sur la direction que prend notre société avec toutes ces machinesque nous utilisons dans notre quotidien.
Qu’elles soient thermiques ou électriques, ne serait il pas grand temps de réfléchir a leur impact, tant sur le climat, la pollution, les nuisances sonores et j’en passe… quel monde souhaitons nous pour demain ? Le monde d’après sera t’il pire que le monde d’avant ? Les générations futures qui sont désormais nos enfants en ligne direct sont elles définitivement condamnées à hériter, par notre laxisme, notre refus à évoluer, notre paraisse à remettre en cause notre « zone de confort », l’assurance que nous avons que tout va pouvoir continuer comme avant parce nous avons toujours trouvé des solutions à tous les problèmes et que nous allons encore forcément trouver des solutions aux problèmes que nous continuons à créer mal
gré l’évidence que depuis la « COP 21 », rien n’a été résolu, mais au contraire, tout s’est aggravé davantage…
Les générations futures, disais je, sont elles condamnées définitivement a hériter d’une planète sur laquelle ne pourront « survivre » qu’une poignée de vivants, dans des conditions héroïques ? C’est cela que nous voulons vraimentleur réserver, et même nous réserver ?
Alors Gillonnay »low-tech » étaient l’occa
sion de se questionner sur nos outils du quotidien, mais aussi ceux de production des agriculteurs par exemple. Des outils moins consommateurs d’énergies, moins producteur de pollution. Ainsi, Valérie et Jacques avaient apportés leur presse a tofu, leur moulin à farine et leur extracteur de jus de fruits à manivelles. Jessie avait amené sa lessive de cendre qu’elle offrait généreusement à qui voulait essayer et montrait sa machine a laver à pédale. David, Jean Baptiste et Julie étaient venus avec faulx et tondeuses à gazon manuelles ainsi que les outils pour les entretenir. Marie et l’atelier paysa
ns ont exposés des plans de machines agricoles faite maison et de bâtiments basse énergie et nous ont proposé toute une série de livres et de revues sur le sujet. Émile a montré le four solaire de sa fabrication et nous avons pu cuire à l’intérieur des biscuits que nous avons ensuite dégusté avant de repartir heureux…
Et la boulangerie itinérante, au milieu de tout cela, une boulangerie également militante, décroissante et écologique, continue de se questionner malgré sont fonctionnement « low-tech » depuis sa création, avec son pétrin en bois à l’ancienne, à « huile de coude », son four a bois et sa tournée très très locale.
Y a t’il vraiment une différence entre un artisan boulanger dont les farines et les process
sont totalement industrialisés et assorties de divers poudres de perlimpimpin,et un autre artisan boulanger, dont les farines sont pures, paysannes, locales, bio, issues de variétés anciennes et dont la fabrication est manuelle du début jusqu’à la fin et sur levain naturel ?
La réponse est oui, bien entendu. Cela n’a absolument au
cun rapport. Et si pour s’appeler « artisan boulanger », il faut travailler avec des machines, des farines enrichies au gluten et aux améliorants chimiques, si les blé doivent être « modernes », c’est a dire modifiés pour augmenter leur capacité à résister à la mécanisation à outrance, et produire, au final, des produits que l’on appelle « pains », mais qui n’ont en réalité, d’autres intérêt que d’apporter une certaine satisfaction immédiate dans la bouche des personnes qui les consomment, sans se poser la moindre question sur les origines des matières premières qui les constituent, les qualités nutritives réelles de ces produits, les incidences sur la terre et sur la santé, (Se n’est pas un scoop que le pain fait grossir, que l’indice glycémique est énorme, que pour obtenir l’impression de satiété il faut en consommer beaucoup…).
Alors, dans ces conditions, la boulangerie itinérante a t’elle encore vraiment envie de se dire boulangerie, son boulanger d’utiliser ce terme pour parler de son métier, et de nommer pains, les produits qui sortent de son four et dont les ingrédients, les process et la qualité nutritive et gustatives ancestrales font de ces produits les aliments qui ont été mis au sommet des aliments consommés par des milliards d’humains depuis des milliers d’années ?
« Notre pain est politique » est le titre d’un des livres proposé vendredi par la sélection de l’atelier paysans, est justement au coeur de cette réflexion, et nous
serions tous bien inspiré de nous questionner
davantage sur nos pratiques quotidiennes, qu’elles soient alimentaires ou fonctionnelles, afin que puisse perdurer sur cette planète, la vie et la joie de vivre pour encore de nombreuses années… Tel était l’ambition de se petit événement « Gillonnay »low-tech » qui, nous l’espérons pourra revenir l’année prochaine, enrichi de votre présence, de vos réflexions et des objets pourquoi pas de vos usages et de votre fabrication.
Merci à toutes et à tous.